lundi 8 avril 2013

Des bienfaits de Walter Benjamin dans la nuit errante

Longtemps, je me suis couchée de bonne heure je suis restée terrorisée à l'idée de dormir dans le noir complet. Peut-être à l'époque avais-je peur des vampires. Aujourd'hui, j'ai beaucoup de mal à m'endormir dans un endroit infesté de lumière (éclairage public, diodes électroluminescentes, ...).

Dans ma chambre, à Iasi, ô surprise ! il n'y a ni volets ni rideaux. Et rien pour en accrocher.

J'ai décidé de m'adapter.

Puis j'ai renoncé à m'adapter. Il y a un lampadaire juste en face de ma fenêtre et je me réveillais trop souvent en sursaut, après avoir rêvé qu'un policier braquait sur moi une énorme lampe de poche (psychanalystes, à vos interprétations !).

En mars, pas bien fière, j'ai scotché un sac plastique sur ma fenêtre. Cela n'a sans doute fait que renforcer la circonspection des mes colocataires à mon égard (en avais-je besoin ?).

De retour en Roumanie, j'ai embarqué avec moi - par mégarde - une énorme affiche de l'exposition Walter Benjamin (2011-12, Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris). Je m'étais rendue dans ce musée toute rêveuse, et j'avais été franchement déconcertée par ce que j'y avais trouvé : une collection de manuscrits illisibles exposés par rangées dans de petites vitrines. Te rappelles-tu, Olivier ?

Mais là, je dois dire que Walter tombait à pic : je l'ai plaqué contre ma vitre et il me protège des policiers.

Maintenant, les Roumains qui passent devant mon appartement peuvent admirer la bouille de Benjamin.

J'espère que ceux qui ne le connaissent pas cherchent frénétiquement sur Wikipédia une fois arrivés chez eux : "Walter Benjamin".

C'est cela qu'on appelle prosélytisme ?

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